L’arpentage

Après avoir présenté le contexte des ateliers (élaboration du plan guide, PLU3), les grandes lignes de l’objectif de l’atelier du jour ont été présentées avec comme axes de réflexion :

la reconquête des berges de la Deûle
le renforcement de l’offre de transport
le foncier mutable stratégique

Ensuite, de 9h30 à 11h, répartis en 2 groupes, nous avons arpenté le quartier.

Plan du livret distribué lors de l’accueil

Aux emplacements indiqués sur le plan ci-dessus, chaque groupe s’arrêtait pour discuter et aborder des questions, des difficultés rencontrées actuellement, des idées d’aménagements futurs en découlant. Des intervenants de la MEL (M. Barbet, M. Zalewski), des personnes de Ville ouverte apportaient des informations, animaient la discussion, remettaient les idées en perspective. Ils ont beaucoup questionné les usages actuels : venons-nous souvent ou rarement dans l’espace vert situé au bord du rond-point ? Pour quelles activités ? Quel nom donnons-nous à cet espace ? De même concernant la place de la Gare : à quoi correspond-elle pour nous actuellement ? A quelles activités la relions-nous pour l’instant ?

La bonne surprise a été que M. Catrice, directeur de Dubois, avait prévu de laisser accéder les 2 groupes, chacun à leur tour, à la cour centrale de l’usine. Sur un parcours balisé pour éviter les zones dangereuses du site, nous avons pu nous rendre compte de la dimension du site, de son état actuel.

Un ancien directeur de l’usine a resitué les secteurs d’activités de l’usine, a rappelé en quelques chiffres conséquents l’importance de cette usine. Voir cette grande usine dans un tel état d’abandon, c’était mesurer l’écart et partager sa déception et celle des anciens de Caby.

Nous avons aussi observé avec attention les zones de mitoyenneté que nous avions sous les yeux, ainsi que la fameuse chaufferie qui sera conservée. De nombreuses questions ont été soulevées.

La chaufferie, lieu de patrimoine industriel

mais dont les machines ne sont plus celles d’origine.

Les maisons de la rue Fénelon du côté impair, jouxtant la chaufferie

Les maisons de la rue Fénelon, plutôt du côté pair, avec une partie du foyer Catoire

Nous avons donc échangé les points de vue ; la balade est propice aux discussions en parallèle de ces moments de discussion en groupe. Voici les informations et remarques que nous tenons à vous transmettre :

Sainte-Hélène

L’idée est de réfléchir à l’interconnexion entre les quartiers

Les berges de la Deûle

L’aménagement des berges du côté de Sainte Hélène est quasiment terminé, offrant la continuité d’une belle promenade. Un point de passage vers les berges est en voie de finition (point 5 du plan dans le prolongement de la rue des Tilleuls)
Le manque de sécurisation de la berge, étroite à certains endroits, a été pointé

Le rond-point d’entrée de ville et l’espace vert, le carrefour Gambetta, la circulation et l’ancien garage Dalkia

Objectif : pacification de l’axe (observation de la situation actuelle : voitures circulant trop rapidement dans la descente de la rue Gambetta, bouchons selon les horaires, risques pour les piétons et vélos lors de la traversée de cet
Axe, stationnements rares et parfois dangereux sur la piste cyclable depuis l’installation de la boulangerie)
Une concertation sur les nouvelles voies de circulation dans la MEL va commencer prochainement. Sur Saint André, le point de réflexion sera surtout le tracé du tramway qui traverserait la Deûle près du pont actuel au-dessus de l’écluse et remonterait la rue Gambetta. Plusieurs scénarios sont envisagés ; celui qui consisterait à réutiliser l’ancienne voie ferrée n’est pas le préféré à ce moment de l’étude. La concertation dans le cadre du SDIT va débuter très prochainement, début février. Si cette concertation est spécifique, elle “impacte” malgré tout le projet BDD. En termes d’usages il a été demandé de ne pas supprimer les lignes de bus Lianes qui couvrent un trajet Comines-Fâches et le bus reliant les gares via le pont Sainte-Hélène.
Le garage Dalkia : il se trouve dans le carrefour d’accès au pont Sainte-Hélène qui devrait faire l’objet d’un réaménagement. Mais il représente un foncier suffisant pour proposer un ou des projets d’usage.
En remontant la rue Gambetta, le carrefour avec la rue Bailly pose problème aux heures de pointe, d’autant que l’arrêt bus accentue le bouchon.
Le tracé et la signalétique actuelle des voies cyclables posent plusieurs problèmes. Après le pont de chemin de fer, la piste cyclable le long des terrains de foot aboutit en contre-sens pour aller vers le centre-ville.

Les terrains de l’usine

Penser à la Chaufferie de Tourcoing à vérifier pour envisager une utilisation du bâtiment de l’ancienne chaufferie de l’usine (Restaurant à l’étage ? Salle d’exposition en bas ?)
Concernant l’ancienne porte, ce n’est pas seulement elle qui serait conservée mais le bâtiment qui est derrière cette porte. On nous a proposé de réfléchir à ce que pourrait devenir cet espace. Nous avons demandé des photos de l’intérieur des bâtiments conservés afin d’en voir les volumes.
L’un des promoteurs a dit que le projet était de mettre le maximum de stationnements pour leurs logements, en sous-sol ; un autre a fait remarquer qu’il y aura forcément davantage d’espaces verts avec leur projet qu’actuellement avec cette usine.

La Gare et sa place

Il est souligné l‘intérêt d’avoir une gare sur Saint André. La desserte actuelle vers la gare Lille Flandres est à intégrer dans une réflexion sur la facilité de se déplacer.
Mais comment mettre en valeur le bâtiment et la place ? Il est souligné aussi la liaison (en cheminements doux) avec le quartier Pont Royal de Saint-André et plus généralement avec le Canon d’Or, lien avec le lycée Jean Perrin.
Pour le projet d’activités dans la gare (cantine, espace de coworking), déposé par une porteuse de projet, il faut déjà trouver 5 places de stationnement qui ne pourront être prises sur les espaces publics. Comment donc redynamiser cette place dans ce contexte ?
La question du stationnement dans cette partie du quartier (lotissements) est déjà très problématique, places insuffisantes, voitures à cheval sur les trottoirs et/ou piste cyclable.
Rue de la Gare, une des deux parcelles de jardins est notée comme “foncier mutable”. Il a été rappelé que l’association a fait des propositions de préservation de ces parcelles pour un usage public (jardins partagés, compost…) dans le cadre du futur PLU.

La rue Fénelon

Réflexion sur l’ouverture de la rue sur le lotissement Caby. La rue étroite n’offre déjà pas des places suffisantes pour le stationnement des riverains. Ouverture en voie douce ? Ouverture aux véhicules venant de l’intérieur des terrains Caby ?

La rue Faidherbe

Questionnement sur l’accès aux berges de la Deûle via Caby. L’objectif serait apparemment de relier une voie verte traversant le site pour accéder aux berges via le parc d’entrée de ville. Des remarques ou objections ont été faites quant à la faisabilité (question du passage dans un grand jardin appartenant aujourd’hui à un propriétaire privé ou encore par la voie d’accès à des garages privés).

L’église Sainte Camille et la salle Saint Jean

Le propriétaire de l’église désaffectée Sainte Camille a déjà fait connaître son projet d’activités. Celui-ci est actuellement en suspens, dans l’attente de l’avancée des réflexions. Il est souligné qu'il y a une opportunité pour construire un projet global en liaison avec la Salle Saint Jean, propriété de la mairie. Cet espace fait partie du “foncier mutable stratégique”.

Le travail de groupes

A 11h, nous étions de retour à la salle Saint Jean. Après un temps rapide d’un rappel d’explications concernant la démarche Bords de Deûle, ses tenants et ses aboutissants souhaités (et le fait qu’il n’était pas question de faire un deuxième Sainte-Hélène), nous nous sommes répartis autour de 5 larges tables. L’idée était de se mêler de manière à ce que chaque table comporte quelques élus, quelques professionnels, quelques habitants et quelques membres de l’association (4, mais nous n’avons peut-être pas vu et reconnu tout le monde, à cause des masques et de la buée…).

M. Zalewski et M. Barbet ont exposé les premières orientations du plan-guide :

La Deûle comme armature paysagère (avec élargissement des berges de 30m)
Un objectif de 30% des espaces publics (15% de jardins, espaces verts et 15% de voirie)
De nouvelles liaisons et des franchissements à créer : priorité à la mobilité douce
Une offre de transports à renforcer ; Le passage du tramway
Une construction encadrée : garantir la qualité du logement, la mixité fonctionnelle, l’insertion architecturale

Jusqu’à 12h15, le temps a filé, les idées ont fusé, les avis se sont exprimés. La restitution qui a suivi a permis d’entendre des constats partagés, de nombreuses pistes d’aménagements. L’une des consignes qui nous avaient été données était de ne pas nous censurer, de proposer. L’idée était aussi de prendre de la hauteur et d’envisager le quartier dans une dizaine d’années.

Nous pouvons vous dire que le grand plan donné comme support a été recouvert de tracés de voies, d’annotations et de post-it de différentes couleurs : verts pour les usages actuels appréciés dans le quartier, rouges pour ce qui manque actuellement, jaunes pour les idées de modifications futures.

Le plan annoté et coloré de post-it de l’un des groupes

Sans surprise, de nombreuses idées et remarques exprimées ce matin-là correspondent à ce qui était ressorti des ateliers organisés par l’association en octobre et novembre 2021. Nous avons transmis ce qui avait été dit alors avec les adhérents présents et noté dans nos comptes-rendus. C’était très intéressant d’en discuter avec d’autres personnes et de confronter les points de vue. D’ailleurs bien souvent, il y avait convergence.

Toute cette matière va être analysée, synthétisée par l’équipe de Michel Desvignes, par les équipes de la MEL. En fonction de ce qui a été proposé, plusieurs scénarios seront élaborés. Ces scénarios seront la base de travail et de réflexion du 2ème atelier prévu fin février, pour les participants à ce 1er atelier.

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